A la fenèstra

(Joan-Maria Petit)

Jean-Marie Petit

Jean-Marie Petit. Clapiers, février 2010

Et ma main retomba.
Il y avait tous les mots
Sur le sol de ma chambre
Comme des fleurs sauvages
Et tu t’en vêtis
Avant de t’en aller.
Un vent jaloux tourbillonnait
À la fenêtre
Qui s’était trompé de matin.

E ma man retombèt.
I aviá totes los mots
Sul ponde de la cramba
Coma de flors salvatjas
E te ne vestiguères
Abans de te n’anar.
Un vent gelòs revolumava
A la fenèstra
Que s’èra enganat de matin.


Jean-Marie Petit, extrait de Petaçon / Manteau d’Arlequin (Éditions Jorn)

 

Un commentaire sur “A la fenèstra”

  1. el duende dit :

    Que dire de ça ? Il faut l’avoir vécu pour comprendre l’ampleur du désarroi et de la solitude de celui qui est abandonné… et quelle esthétique !
    Il y avait tous les mots
    Sur le sol de ma chambre
    Comme des fleurs sauvages
    Et tu t’en vêtis
    Ces 4 vers sont véritablement superbes!