Ambe lo temps, i veniá coma lo lassitge dels noms de las causas e dels luòcs. Voliá pas pus pensar lo mond amb el, dedins, que coma vèrge de tot nom. Coma plenament sauve d’aquela mena de colar qu’i cargan los òmes. Una tèrra de davant lo deluvi. Une tèrra de davant los òmes. Dins la claror d’eternitat dau matin primièr.
Avec le temps, lui venait comme la lassitude des noms des choses et des lieux. Il ne voulait penser le monde avec lui, dedans, que comme vierge de tout nom. Comme pleinement préservé de cette espèce de collier dont les hommes le chargent. Une terre d’avant le déluge. Une terre d’avant les hommes. Dans la clarté d’éternité du premier matin.
Max Rouquette, Poèmas de pròsa (ed. Fédérop)
Photo extraite de Planète Salagou, un projet photographique autour du Lac du Salagou.
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un tout petit “magnifique”, chuchoté pour ne pas faire de bruit et ne pas faire peur à cette paix…. merci pour cet instant d’éternité Georges.
Ce n’est pas comme ça que j’imaginais le premier matin du monde. Je le voyais avec un soleil aveuglant, une plage déserte et le pouls de la mer. Mais peut être a-t-il fallu attendre que les ténèbres se dissipent pour qu’elles laissent filtrer les rayons du soleil. Car le soleil doit y être forcément…
Quand à Maxou, il ressentait de temps en temps des sortes de fatigues qui lui faisaient désirer l’éloignement de ses semblables.
Je me souviens de ce poème qui commence ainsi : tant m’an laguiat las paraulas del vent ….
L’aube arrive, les brumes se dissipent. Des arbres qui poussent au milieu de l’eau..c’est beau. Le monde avant les hommes.
une île-mirage entre le ciel et l’eau… entre le certain et l’impossible…
et voilà ! quand on fréquente trop la quatrième dimension, on s’y perd, on s’y abîme… (avec délices !)
J’aimerais bien être perdu dans la 4e dimension en ce moment, ça résoudrait sans doute le problème du temps !
ah le temps ! J’ai cent ans, j’ai mille ans, j’ai trois jours… Qu’importe le temps, l’essentiel, c’est l’espace, la lumière, et le désir d’en jouir…
C’est le Nautilus !