Delà l’aiga

 

Delà l'aiga. Salagou, 10/12/2011

Delà l'aiga. Salagou, 10/12/2011

György Ligeti : Clocks and clouds, pour 12 voix et orchestre

Delà l’aiga
delà la muralha que l’embarra
dins sei presons invesiblas
esteletas de còs blancs coma cendre
esteletas de rires e de plors
coma de lagremas de vida après la vida
a paupas dins lo grand vuege
que la vestís e l’escana de sei plovinas mairalas

Au-delà de l’eau / au-delà de la muraille qui l’enferme / dans ses prisons invisibles / petites étoiles de corps / blancs comme cendre / petites étoiles de rires et de pleurs / comme des larmes de vie après la vie / à tâtons dans le grand vide / qui l’habille et l’étrangle de ses bruines nourricières

Philippe Gardy, extrait de Delà l’aiga (ed. Letras d’òc 2007)

 

4 commentaires sur “Delà l’aiga”

  1. Hélène O dit :

    oh lala lala ! Gardy il est ……. époustouflant ! c’est du pur bonheur que de lire ces mots là. Quelques minutes dans un entre deux …. vie / après vie … encore la vie… une autre vie. Et toi ce jour là tu as tout vu et tu as tout pris… ce tryptique c’est l’expression de la grâce…. Merci Georges.

    Dis as tu une musique qui danse dans la tête lorsque tu prends une photo ?

  2. el duende dit :

    Je pour ma part, un parallèle implicite entre l’eau qui symbolise la vie et le destin de l’être humain : prison invisible, transformation au cours de la vie par le vécu fait de rires et larmes, et aussi la peur du grand vide, de l’inconnu où l’on risque de se perdre après avoir quitté les ténèbres protectrices. Mais c’est le prix à payer pour entrevoir la lumière.
    En cela votre photo, avec ses contrastes accentués évoque parfaitement l’ombre et la lumière dont est faite la vie et anéantit très justement les repères spatio-temporels.

  3. A. dit :

    Vie intérieure, inquiétant miroir de l’eau qui cache et protège les bulles emprisonnées de matière vivante, l’eau est vivante, l’eau est mouvante, elle se déplace au gré du vent, de la rive lointaine, la lumière n’est que le reflet de l’intérieur, au fond, dans le gouffre profond du centre de la terre, une lumière noire jaillit et illumine le ciel, la nuit, quand les reflets sont moins intenses à la surface et disparaissent le temps d’une lune.

  4. Georges dit :

    Non je n’ai pas de musique précise en tête quand je fais une photo, je fais plutôt silence.
    Cela dit j’en écoute beaucoup, de très différentes et depuis si longtemps… forcément la musique influence mes photos, sans doute plus que tout le reste, que je le veuille ou non.