Un monde étranger

 

Aspitates ochrearia, mars 2011

Calabrun (Aspitates ochrearia, mars 2011)

« Voir la lumière polarisée et les radiations ultra-violettes, étirer la durée de l’instant, palper la forme des odeurs, entendre les ultra-sons, mesurer la température, l’humidité, la vitesse du vent, peut nous apparaître comme de simples curiosités de la nature. C’est pourtant à partir d’elles que l’insecte se construit son propre univers perceptif. Nous vivons sur la même planète, mais dans des décors radicalement différents. Et le décor que nous peignent nos sens n’a pas plus de réalité ni d’exactitude que ce monde étranger perçu par les insectes. »

Claude Nurisdany et Marie Pérennou, Microcosmos (La Martinière, 1996)

 

3 commentaires sur “Un monde étranger”

  1. eva dit :

    L’extrait cité est très juste et donne l’occasion de se placer (sinon dans un autre monde) au moins dans une autre dimension.
    Ce qui est fascinant chez les papillons, c’est que, contrairement à d’autres insectes ou d’autres petits animaux, la Nature ne les ait pas dotés du pouvoir de camouflage : ainsi, même quand ils sont cachés (comme sur votre photo dans ce rideaux d’herbe) ils restent des bijoux évidents, de petites merveilles éclatantes et fragiles…
    (Vert et or, harmonie parfaite…)

  2. el duende dit :

    Les insectes n’ont pas le pouvoir de camouflage ? Voilà une idée originale ! :-))
    Ce sont, bien au contraire, les rois du camouflage ! Sinon comment pourraient-ils survivre, minuscules dans ce monde immense, hostile et étranger ?
    L’idée essentielle du texte est la réalité du monde perçu par nos sens… Vaste et vertigineuse question …

  3. Georges dit :

    Pour le camouflage chez les papillons, cela dépend des espèces. Certaines espèces toxiques sont au contraire dotées de couleurs vives pour bien annoncer leur toxicité aux prédateurs. D’autres sont colorés sur le dessus (donc bien visibles en vol) mais en tenue de camouflage sur le dessous des ailes postérieures ; ils deviennent complètement invisibles quand ils sont posés ailes repliées sur un tronc ou une pierre. Je posterai là-dessus un de ces 4.
    D’autres sont en effet plutôt voyants des deux côtés, donc assez exposés. Cela dit c’est surtout chez les oeufs et les chenilles qu’il y a évidemment le plus de pertes.