Sòmi dau matin

 

Matin d'été, La Vacquerie

La Vacquerie, août 2010

Lo mèrle que vai d’una mata
a l’autra mata e que seguís
los vièlhs camins, e que s’acata
en lo bois e los romanins,
sol poiriá dire amb la palomba
e la mostèla e lo singlar
tota la patz d’aquela comba.

Le merle qui va d’un buisson
à l’autre, et qui suit
les vieux chemins, et se cache
dans le buis et les romarins,
seul pourrait dire, et la palombe
et la belette et le sanglier,
toute la paix de cette combe.

Max Rouquette, Comba de la trelha. Extrait de Sòmis dau matin, 1937

 

5 commentaires sur “Sòmi dau matin”

  1. el duende dit :

    Non, il n’y a pas que le merle qui dit la paix de cette combe ! On se croirait au commencement du monde… Lumière immanente, source de vie, qui éveille la nature assoupie, l’enlumine. Magie de l’instant… J’aime cette prise de bas en haut!

  2. Hélène O. dit :

    surréaliste ! quelle heure était il ce jour là Georges ? Merci encore et encore car je ne trouve pas de mot plus juste.

  3. Georges dit :

    7h 18 exactement :)) Pas le moindre souffle de vent et une atmosphère encore imprégnée de l’humidité de la nuit.
    Deux heures plus tard, le soleil tapait très fort mais la magie s’est poursuivie car j’ai assisté à ce même endroit à une incroyable concentration de papillons. A ce point, je ne me rappelle pas avoir déjà vu ça…

  4. el duende dit :

    Les papillons sentent donc aussi la magie de l’instant ? Ou recherchent-ils la tiédeur après la fraîcheur de la nuit ? Les deux sûrement… Pour ma part, les rais de lumière font partie de ma cosmogonie depuis très longtemps…

  5. Georges dit :

    Suffisamment de soleil pour pouvoir s’activer, des fleurs pour s’alimenter, j’ai bien peur que le graal des papillons soit bien plus prosaïque que le nôtre :))
    Ce qui ne nous empêche pas de les faire entrer dans notre cosmogonie personnelle, tout comme les rais de lumière.